Avancer au large
L'image de couverture est populaire, mais éloignée de nos souvenirs...
« Qu'est-ce que c'est ?, m'a demandé la personne à laquelle je l'avais proposée.
- C'est un bénitier !
- A quoi sert-il ?
- Il est placé à l'entrée des maisons, ou près de la table de nuit ; avec l'eau bénite qu'il contient, on fait le signe de croix, afin que Dieu veille sur notre travail et sur notre sommeil. En verre ou en céramique, il est souvent beau et soigneusement entretenu, comme l'explique l'article qui lui est consacré. »
A y regarder de près, en effet, cet objet est riche en symboles : l'eau, le signe de la croix, l'image qui l'accompagne, sont des signes de la présence du Seigneur parmi nous.
L'eau. Quoi de plus symbolique que cette eau, bénie au cours de la Veillée pascale, qui rappelle la création, les hommes sauvés du déluge, le baptême, l'eau vive, l'Esprit de Dieu, que recevront tous ceux qui croient en Jésus (Jn 7, 38) ?
La croix. Le signe de croix que nous faisons en franchissant le seuil de notre maison ou au pied du lit, est un signe fort, qui fait mémoire de la Passion du Christ, de sa mort et de sa Résurrection, et nous rappelle l'engagement de notre baptême : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive... » (Lc 9, 23-24).
La présence du Seigneur. Ainsi l'eau bénite et la croix nous mettent-elles face à face avec le Seigneur. Notre maison, notre cœur, notre sommeil même, deviennent un sanctuaire domestique et toutes nos pensées vont battre au rythme même de Dieu. « Debout, ma sœur, dit le jeune Tobie à Sarra, la nuit des noces, Il faut prier tous deux, et recourir à notre Seigneur, pour obtenir sa grâce et sa protection » (Tb 8, 4).
Mais la signification du bénitier va encore plus loin. Le sanctuaire domestique dont il est le symbole est aussi la bonne terre, l'humus fertile, favorable à la naissance et au développement des vocations dans l'Eglise. Devant les difficultés que rencontre aujourd'hui la pastorale des vocations, le pape Jean-Paul II lance un appel à « avancer au large », à jeter, avec confiance, les filets pour la pêche. Aux jeunes, il dit : « Engagez-vous sans crainte à la suite du Christ pour le servir dans le sacerdoce ou dans la vie religieuse. » Et aux parents et aux éducateurs : « Soyez pour ces jeunes des exemples de généreuse fidélité au Christ. »
Travaillons, nous aussi, pour soutenir les prêtres et les religieux dans leur vie et dans leur travail. Et prions le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson (Mt 9, 38).