Au service du bien commun
Mon Dieu, qu’il est difficile aujourd’hui de penser du bien de la politique et encore plus des hommes politiques ! Nous en arriverions à croire qu’il s’agirait d’un terrain glissant et sale qui déboucherait nécessairement sur le profit personnel organisé, sur la corruption, sur le mensonge, sur les promesses volontairement aguicheuses et trompeuses. La politique tremperait-elle ses racines dans une malhonnêteté inévitable, dont un « bon chrétien » devrait nécessairement se méfier, s’il veut rester propre ? Il me paraît salutaire que l’on puisse lire et relire les pages (8 à 14) qui lui sont consacrées ce mois-ci. Car, par delà les cas, toujours beaucoup trop nombreux, de déviances criantes qui suscitent le dégoût et la méfiance, que d’énergies dépensées sans mesure au service du bien commun, que de dévouement investi pour le bien de la société. Certes, quand nos mains sont prises dans les engrenages de la construction, elles ne sont pas toujours bien blanches et propres, comme celles de ceux qui les gardent dans leurs poches en se contentant de regarder les affaires d’en haut.
Et si politique devenait synonyme de dévouement au bien commun, de passion pour construire une société plus juste et fraternelle, de don de soi et de dépassement personnel ? Et si, pour nous, les croyants au Dieu d’amour, la politique devenait un moyen de vivre notre vocation baptismale au cœur du monde ? Car, comme le disaient les évêques de France : « L’action par le biais du politique est une forme indispensable de l’amour du prochain. Celui qui méprise le politique ne peut pas dire qu’il aime son prochain. »