Antoine chante les gloires de Marie

Comme l’étoile du matin au milieu des nuages,

comme luit la lune en son plein.

Comme le soleil rayonnant,

comme l’arc-en-ciel brillant au milieu des nuages.

Comme la fleur de rose au printemps,

comme un lis près d’un cours d’eau.

Comme de l’encens parfumé en été,

comme le feu qui resplendit et l’encens brûlant dans l’encensoir.

Comme un vase d’or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses,

comme un olivier qui émet ses pousses et un cyprès s’élevant dans les hauteurs (Si 50,6-11).

Voilà, commente Antoine, les douze pierres précieuses sur le diadème d’Aaron, dont parle l’Exode. Voilà les douze étoiles sur la couronne de la Vierge Marie. A la louange nous voulons appliquer ce passage aux fêtes de la Nativité, de l’Annonciation, de la Purification et de l’Assomption.

Pour la fête de l’Assomption

« Comme un vase d’or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses, comme un olivier qui met ses pousses, comme un cyprès s’élevant dans les hauteurs. »

Vase d’or massif

Marie fut un vase par son humilité ; d’or, par sa pauvreté; massif, par sa virginité. La concavité d’un vase le rend apte à recevoir. Le vase désigne l’humilité de Marie qui fut apte à recevoir toutes les grâces. Mais ce vase est doré, car l’humilité se conserve par la pauvreté. La pauvreté est appelée or parce qu’elle rend ceux qui la possèdent respectables et riches. Là où règne la vraie pauvreté, règne l’abondance. « Dans les cieux, écrit saint Bernard, il y avait l’abondance de tous les biens ; la pauvreté seulement manquait, mais elle abondait sur terre, et l’homme n’en connaissait pas le prix. Le Fils de Dieu vint alors la chercher, afin de la rendre, par l’estime qu’il lui portait, précieuse aux yeux des hommes. »

Et puisque l’humilité et la pauvreté de Marie ont été décorées de l’intégrité de la virginité, le texte ajoute : vase d’or massif. La Vierge bienheureuse fut solide par sa virginité et elle put contenir la sagesse. En ce jour, ce vase a été orné de toutes sortes de pierres précieuses, de tous les privilèges célestes. Elle a donc reçut les récompenses de tous les saints, celle qui a engendré le Créateur et le Rédempteur de tous. Elle avait couronné le Fils de Dieu avec le diadème de la chair : le même Fils a couronné aujourd’hui sa Mère avec le diadème de la gloire céleste.

Olivier fécond

Elle fut aussi olivier fécond. Anne, sa mère, fut comme l’olivier ; d’où est sortie la fleur de la bienheureuse Vierge Marie. Elle est demeurée vierge avant l’enfantement et dans l’enfantement, son âme a été transpercée du glaive de la Passion de son Fils, aujourd’hui elle a produit des fruits de vie éternelle. C’est pourquoi, nous chantons : Réjouissons-nous tous dans le Seigneur.

Cyprès élevé dans les hauteurs

Marie a été cyprès élevé au-dessus de la hauteur de tous les anges, au-dessus de tous les saints, sur un trône aux côtés de celui de son Fils Jésus Christ. Dignité inestimable de Marie ! Sublimité ineffable de la grâce ! Profondeur insondable de miséricorde !

Nous te prions, Notre Dame, illustre Mère de Dieu, exaltée au-dessus des chœurs des anges. Remplis notre cœur de la grâce céleste, donne-lui l’éclat de l’or de ta sagesse. raffermis-le de la puissance de ta force ; pare-le des pierres précieuses de tes vertus, répands sur lui ta miséricorde, couvre la multitude de nos péchés, afin que nous méritions d’être élevés jusqu’à la gloire céleste avec ton Fils, qui aujourd’hui t’a exaltée au-dessus des chœurs des anges, t’a couronnée de la couronne du royaume et t’a placée sur le trône de la lumière éternelle.

Et que toute l’Eglise chante : Amen. Alléluia.