Antoine 20-22 : un triptyque d’anniversaires antoniens
2023 nous ouvre ses portes. Mais revenons un instant sur les trois années d’anniversaires antoniens qui viennent de s’achever par deux initiatives formidables.
L’importance de cette période de célébrations a été soulignée par le pape François. Aujourd’hui encore, on peut s’émerveiller de la quantité et de l’importance des évènements clés qui ont scandé la vie de saint Antoine il y a 800 ans, à commencer par sa vocation franciscaine en 1220. Viennent ensuite son voyage au Maroc, son naufrage en Sicile, puis son premier chapitre à Assise en 1221 où il rencontre saint François pour la première fois. Après quelques mois vécus en ermite, sa révélation comme évangélisateur a lieu en 1222.
Antoine 20-22 : un pèlerinage exceptionnel
La force de la mission de saint Antoine a été de faire vivre les évangiles jour après jour. C’est pourquoi le projet Antoine 20-22 a voulu faire revivre la période du souvenir (1220-1222) dans notre quotidien (2020-2022), en marchant sur les chemins qu’il a empruntés il y a 800 ans.
Depuis Capo Milazzo, en Sicile, d’où il est arrivé en Italie, jusqu’à Padoue, où il a achevé le voyage de sa vie, saint Antoine a ainsi inspiré un pèlerinage bien particulier. Entre le 27 mars et le 9 octobre 2022, plus de 3 millions de pas ont été effectués par un petit groupe de pèlerins pour porter une relique du Saint dans un sac à dos spécial sur près de 1800 kilomètres. 103 jours de marche ont été nécessaires pour traverser 9 régions et 42 diocèses. Chaque jour, les personnes qui le souhaitaient pouvaient se joindre au pèlerinage de manière libre et spontanée, autant pour marcher que pour prier dans la communauté d’accueil. La dernière étape, d’environ 30 kilomètres, entre Monselice et Padoue, a été accompagnée par plus de 350 pèlerins, avant de se conclure à la basilique de Padoue, en compagnie des nombreux dévots qui attendaient sur place. Certains d’entre eux avaient suivi le pèlerinage à travers les réseaux sociaux et les publications du site du Messager de Saint Antoine. La messe de clôture, présidée par le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique papale de Saint-Pierre au Vatican, a été suivie par des centaines de téléspectateurs.
La fin de ce pèlerinage a aussi été marquée par l’arrivée à la basilique d’une croix de 4 mètres de long, portée sur les épaules de quelques pèlerins depuis le Prato della Valle, une place située à quelques centaines de mètres de là.
Antoine 20-22 : une exposition itinérante
Cette croix a suscité une forte émotion car elle a été réalisée en assemblant des débris de barques de pêcheurs échouées au cours de ces dernières années non loin de Capo Milazzo, où saint Antoine avait fait naufrage huit siècles plus tôt. C’est de cet endroit-là que la croix a débuté son propre pèlerinage, accompagnée d’autres œuvres spécialement conçues dans ce contexte. Présentée dans plusieurs localités-relais, l’exposition itinérante est arrivée à Padoue pour sa dernière étape, en même temps que les pèlerins. Pendant quelques semaines, les visiteurs padouans ont pu l’admirer, en comprendre l’histoire et la symbolique. Le message que nous adresse Mariagrazia Toto, l’artiste de Milazzo qui a réalisé la croix, souligne la précarité dans laquelle se dirige la condition humaine ; une précarité entre espérance et désespoir qui trouve son Salut dans la Croix.
Les 27 artistes italiens impliqués ont été invités à approfondir ensemble les deux charismes de saint Antoine, sa prédication et ses miracles, pour dépasser l’iconographie traditionnelle. Ils ont été incités à traduire dans leur propre langage expressif et artistique « la voix » que saint Antoine a inspirée à leur génie créatif.
Par la diversité des matières, le jeu des lumières, les musiques et les paroles rappelant le Portugal natif d’Antoine, l’exposition a offert aux visiteurs de prendre le temps de plonger aux origines de la sensibilité antonienne. Ils ont pu naviguer entre les évènements du passé, se retrouver projetés dans le présent, et repenser l’avenir, tels des êtres qui échouent dans un nouvel espace et se relèvent pour avancer à nouveau, construire différemment.
Pari réussi : les œuvres parviennent à stimuler une réflexion sur les messages que saint Antoine nous a transmis à son époque et sur ceux qu’il continue à nous délivrer encore aujourd’hui, au quotidien. Voilà de quoi nous éclairer pour cette nouvelle année. Et les suivantes.