Amour contagieux
Après un hiver long, à l’avenir bouché et désespérant, quoi de plus beau et désirable que le printemps qui pointe enfin porteur du souffle de la liberté et de la justice tant espérée ? Pourquoi donc l’attente fébrile et l’enthousiasme se sont-ils transformés au fil des mois en déception et amertume ?
Force est de constater que les Printemps arabes, tant espérés par les peuples du Moyen-Orient, risquent aujourd’hui d’être étouffés par la prise de pouvoir de forces décidées à imposer leur joug pesant et obscur.
De plus, au cœur de tous ces bouleversements, le sort de nos frères des Églises d’Orient apparaît aujourd’hui inscrit dans l’incertitude : ces Églises craignent pour leur avenir et leur liberté ; elles s’amenuisent de jour en jour et risquent ainsi de disparaître.
Cela nous interpelle. Si nous n’avons pas le pouvoir d’infléchir les décisions et les destinées des nations, nous avons la force que nous donne la prière. Grâce à l’amour qu’elle répand en nos vies, nous continuons à espérer, envers et contre tout, que le monde peut changer. Et qu’il est toujours possible de prendre des chemins nouveaux et inattendus pour rejoindre l’autre différent et lui tendre la main.
Saint François n’a-t-il pas fait autant quand, en plein champ de bataille, à la croisade, il a osé traverser les lignes ennemies pour aller à la rencontre du sultan, comme messager de paix et de fraternité ? Que ferons-nous pour que notre amour devienne contagieux ?