100 idées pour une seule foi

27 Février 2013 | par

L’Année de la foi constitue un événement exceptionnel dans la vie de l’Église. Par sa durée, par sa dimension mondiale et enfin par le soutien direct qu’elle a reçu de Benoît XVI. Mais, paradoxalement, cette année concerne chacun d’entre nous et son succès dépendra de la conviction de notre foi !

 

En octobre dernier, Benoît XVI a ouvert solennellement l’Année de la Foi par une messe, qui était aussi le point culminant du Synode pour la nouvelle évangélisation qui s’est tenu pendant trois semaines au Vatican. Passée l’euphorie de la fête, néanmoins, il était temps de passer à l’acte, de mettre en pratique les directives contenues dans les nombreux documents officiels : lettre apostolique Porta Fidei de Benoît XVI, guides divers du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, « indications pastorales » de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Tous ces documents, en effet, qui citent abondamment le Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Église catholique, dont on fête respectivement le cinquantième et le vingtième anniversaire, ne sont guère parlants pour les jeunes générations. C’est pourquoi les diocèses, mouvements et associations de laïcs se sont démenés afin de proposer des choses concrètes.

 

Autocollants

En France, la palme de la communauté ecclésiale la plus efficace revient probablement au diocèse d’Avignon. Le service en charge de la pastorale de la famille propose en effet pas moins de 100 « idées concrètes » pour vivre cette Année de la foi. « Pourquoi ne pas fêter l’anniversaire de mon baptême et pas seulement celui de ma naissance ? Suis-je capable de citer cinq lieux de pèlerinage en France ? Pourquoi ne pas y aller ? » Voilà pour la partie personnelle. Mais il s’agit aussi de se tourner vers les autres : donner à un ami la médaille miraculeuse, ajouter une image du pape à son faire-part de mariage, apporter des journaux catholiques dans les salles d’attente, coller l’autocollant de l’Année de la Foi à l’arrière de son véhicule, etc.

Par ces exemples, se dessinent en fait deux tendances. Comme dit le prover-

be, charité bien ordonnée commence par soi-même. Chaque fidèle doit avant tout faire un travail sur lui-même avant de s’adresser aux autres et d’œuvrer en communauté. Dans un deuxième temps, il faut travailler avec ces différentes composantes : famille, paroisse, diocèse.

De son côté, l’Action catholique ambrosienne (Italie), par exemple, a édité un petit livre intitulé Professer le Credo en famille en tant qu’Église domestique Le but est de donner « une forme humaine »  à notre foi, qui dépasse le cadre de l’église pour pénétrer dans la maison, au salon, dans la salle à manger. Le diocèse d’Halifax-Yarmouth, au Canada, partage la vision de la famille comme instrument privilégié pour la nouvelle évangélisation. Dans un guide édité l’automne dernier, il explique que cette micro-Église peut provoquer un effet boule de neige dans la transmission de la foi : « des adultes évangélisés engendrent des couples et des familles évangélisés qui à leur tour engendrent des enfants et des adolescents évangélisés, et ainsi de suite ».

Mais c’est au niveau paroissial que l’évangélisation acquiert un réel aspect de contact avec l’extérieur. Une transmission de la foi réussie passe pour beaucoup par la communication. Le diocèse de Paris l’a bien compris. D’innombrables affiches, banderoles et images-credo sont à la disposition de tous. Des Nouveaux Testaments attendent d’être distribués aux plus timides, « de façon missionnaire », recommande le diocèse. L’aumônerie peut aussi organiser un événement missionnaire à l’extérieur, avec force slogans, visuels et groupes Facebook, pour l’ancrer dans l’Année de la Foi.

Quant au diocèse, il est le seul à pouvoir organiser des initiatives à grande échelle. Au printemps, des pèlerinages à Rome, en Terre Sainte, à Assise, viendront s’ajouter aux nombreuses conférences de Carême, essentiellement consacrées à la nouvelle évangélisation. D’autres instruments sont mis à la disposition de ceux qui privilégient la réflexion à l’action. Le Centre d’études théologiques de Caen, par exemple, a ouvert un site Internet spécialement dédié à l’Année de la Foi.

Le diocèse possède aussi suffisamment de moyens pour proposer des outils dont chaque fidèle peut profiter. L’archevêché de Paris a ainsi publié un guide de lecture pour l’Année de la Foi, qui rencontre un grand succès. Il s’adresse à tous et peut être lu seul ou en groupe. L’idéal est de former une petite communauté de huit personnes - dont une qui s’est éloignée de l’Église - qui se retrouve une fois par mois pour débattre à partir d’un passage de la lettre apostolique de Benoît XVI, un autre tiré de la Bible, d’un extrait des textes conciliaires et du Catéchisme de l’Église catholique.

Une (ré)évangélisation efficace exige une approche personnalisée, à la carte, presque au cas par cas. En ce sens, l’Église catholique n’a pas ménagé ses efforts et propose des pistes variées selon la mission choisie, qu’il s’agisse de s’adresser à des personnes en difficulté ou bien à des personnes âgées. De même, il faut s’adapter au contexte dans lequel évolue son prochain : mariage, deuil ou maladie.

La nouvelle évangélisation, enfin, ne consiste pas seulement à donner, mais aussi à recevoir. Dans la troisième partie de l’itinéraire pour l’Année de la Foi qu’il propose à ses fidèles, intitulée « Une foi qui étonne », le diocèse d’Angers interroge : « Avons-nous rencontré des personnes qui nous ont étonnés par leur foi ? Nous-mêmes, est-ce que nous nous surprenons dans notre foi, réalisant que tout ne vient pas de nous? » Le nombre de personnalités dont la foi a été remarquable ne manque pas. Dès lors, pourquoi ne pas profiter de cette année spéciale pour étudier la vie et relire les œuvres de Mère Teresa, de Chiara Lubich, de Claire de Castelbajac, ou encore de Louis et Zélie Martin, les parents de la petite Thèrèse ?  



 

En chemin, c’est ta voix qui nous rassemble pour de neuves Pentecôtes.

Tu recrées la présence de ce Souffle, Tu es pour nous la Parole qui appelle.

Credo, Domine !

Par l’Église qui annonce l’Évangile, Seigneur, nous t’invoquons.

 

En chemin, chaque jour que tu nous donnes,

nous rencontrons nos frères.

Tu nous guides sur les routes de la terre,

Tu es pour nous l’alliance et la promesse.

Credo, Domine !

Par le monde, où ton Règne est parmi nous,

Seigneur, nous t’espérons.

 

Hymne de l’Année de la Foi (Extraits)


Updated on 06 Octobre 2016