Antoine, homme spirituel ?

24 Juillet 2008 | par

 Dans les années 60, philosophes et sociologues avaient déclaré la « mort de Dieu ». Puis, chassé par la porte, le spirituel est rentré par la fenêtre. Il a fait irruption, comme un besoin incontournable, empruntant ses formes aux traditions religieuses les plus respectables, mais aussi aux plus hétéroclites, confondant spirituel avec psychique, ressuscitant les vieux dogmes de l’ésotérisme et du spiritisme, proposant techniques de développement personnel, de relaxation et d’harmonie entre le corps et l’esprit. Sans Dieu, et surtout sans le Christ.

Dans ce supermarché du spirituel, y a-t-il encore place pour une spiritualité chrétienne ? Saint Antoine a-t-il quelque chose à proposer qui puisse justifier l’engagement pris par le Messager de répondre aux attentes spirituelles de nos contemporains ? Je réponds : Oui ! Pour plusieurs raisons.

Tout d’abord – il ne faut pas avoir peur de l’affirmer – la spiritualité chrétienne se fonde sur la foi en Jésus Christ, Dieu fait homme, mort et ressuscité, promesse de vie pour tous les croyants. C’est cette foi et la volonté de suivre Jésus qui a donné courage aux martyrs, ému les mystiques, lancé les apôtres et les missionnaires sur les routes du monde, à toutes les époques, y compris la nôtre. C’est aussi à l’aune de cette foi et aux engagements qu’elle suscite que théologiens et maîtres spirituels évaluent aujourd’hui les limites des produits proposés par le supermarché du spirituel.

Saint Antoine a été lui aussi un « chercheur de Dieu ». Non pour s’égarer dans une quête sans but et sans fin, mais pour creuser et s’engager résolument dans les deux écoles de spiritualité qui se sont offertes à lui : celle de saint Augustin, apprise dans sa vie de chanoine régulier à Lisbonne et à Coïmbre ; celle, pauvre et itinérante, de saint François, depuis qu’il s’est engagé dans la vie franciscaine, jusqu’à sa mort. La première lui a appris l’humilité, l’amour de Dieu et du prochain, l’idéal apostolique ; la seconde, encore l’humilité mais accrue par la pauvreté, à la suite de Jésus pauvre et humble, de la crèche à la croix. Comme François, bien qu’avec un tempérament et une formation culturelle différents, Antoine a été l’image du Christ, en a approfondi et proclamé le message, fidèlement et sans compter, et nous l’a transmis par ses écrits, par son enthousiasme, par son attention aux pauvres et aux petits. Et, j’ose ajouter : par son amour à la Vierge dont il a chanté la foi, la beauté, la maternité et la virginité, avec allégresse et amour comme s’il s’agissait de sa propre mère.

C’est cette école de spiritualité que nous offrons aux lecteurs du Messager. Une école dans la pure tradition franciscaine, vécue en communion avec l’Eglise et avec le successeur de Pierre, dont Le Messager est heureux de saluer la visite, en ce mois de septembre, auprès de Notre-Dame, de Paris et de Lourdes. 


 


 

Updated on 06 Octobre 2016