L'Assomption
LA PAROLE DE DIEU
Comme un vase d’or massif,
orné de toutes sortes de pierres précieuses,
comme un olivier qui émet ses pousses
et comme un cyprès s’élevant dans les hauteurs (Si 50, 9-10).
Comme il faisait route, il entra dans un village,
et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.
Elle avait une sœur appelée Marie,
qui s'était assise aux pieds du Seigneur, écoutant sa parole.
Marthe dit : « Seigneur,
cela ne fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ?
Dis-lui donc de m'aider. »
Mais le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe,
tu te soucies et tu t'agites pour beaucoup de choses ;
pourtant il en faut peu, une seule même.
C'est Marie qui a choisi la meilleure part ;
elle ne lui sera pas enlevée » (cf. Lc 10, 38-42)
LA PAROLE DE SAINT ANTOINE
Comme un vase d’or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses.
La Vierge Bienheureuse fut vase par son humilité ; d’or, par sa pauvreté ; massif, par sa virginité.
La concavité d’un vase le rend apte à recevoir ce qu’on y verse, c’est pourquoi elle désigne l’humilité. Mais puisque l’humilité se conserve par la pauvreté, ce vase est dit d’or. La pauvreté est appelée or, parce qu’elle rend ceux qui la possèdent honorables et riches. Mais l’humilité et la pauvreté de Marie ont été décorées de l’intégrité de la virginité, elle fut d’or massif par sa virginité, car elle put contenir la sagesse.
Aujourd’hui, ce vase a été orné de toutes sortes de pierres précieuses. A reçu en effet, les récompenses de tous les saints, celle qui avait engendré le Créateur et le Rédempteur de tous.
Dans l’évangile de ce jour, nous lisons que Jésus entra dans un village, etc.
Le village est appelé en latin “château”, mot qui évoque la chasteté. Marie a brillé de la clarté d’une parfaite chasteté et le mur qui l’a défendue fut sa virginité. Elle fut aussi à la fois Marthe et Marie. Marthe, en enveloppant son enfant de langes, le couchant dans une crèche, l’allaitant de son sein, fuyant avec lui en Egypte ; Marie, en conservant toutes ses paroles dans son cœur .
POUR ALLER PLUS LOIN
J'aime souligner avec joie la place que tient notre saint Antoine parmi les Docteurs de l'Eglise qui ont laissé, au cours des temps, des témoignages en faveur de l'Assomption de Marie. Cette même joie transparaît dans le long sermon (notre texte n'en reproduit qu'une infime partie) qu'il consacre à cette fête.
Notons ensuite que les textes commentés par Antoine – Siracide et Luc, selon l'ancienne liturgie –, lui offrent des images et un récit qui exaltent la richesse spirituelle de Marie, reçue en corps et en âme par le Seigneur, décorée de tous les privilèges, plus que tous les anges et les saints ensemble, pour avoir été la mère du Créateur et du Rédempteur de toute l'humanité.
Le langage poétique, les symboles, les expressions enthousiastes du saint prédicateur, expriment à la perfection la joie du chrétien pour cette fête et une grande fidélité à la foi de l'Eglise : rien n'est plus beau ni plus précieux que Marie ; sa dignité et son exaltation font écho aux paroles du Magnificat – d'ailleurs repris dans la liturgie actuelle – : « Le Seigneur s'est penché sur son humble servante... Désormais tous les âges me diront bienheureuse... »
Mais la gloire de Marie consiste surtout dans sa docilité intérieure à la parole de Dieu. Comme Marie, sœur de Marthe, elle l'a longuement méditée dans son cœur ; plus que pour avoir « porté Jésus dans son sein », elle est déclarée bienheureuse par Jésus lui-même, pour avoir écouté et réalisé cette parole par toute sa vie.