N’ayons pas peur...
Nos pages évoquent, ce mois-ci la rencontre, désormais d’actualité, entre couples d’origine différente. Et cette mixité n’est pas sans poser au chrétien, à la famille et à la société, le problème de son identité.
En effet, nos pays, jadis à majorité chrétienne, notre foi, autrefois dominante, se trouvent confrontés aujourd’hui à d’autres cultures et à d’autres traditions religieuses, par le fait des immigrations, des déplacements des populations, de la pauvreté, de l’attrait que ces cultures et ces religions exercent sur nous-mêmes. Aussi à un premier mouvement de surprise peut succéder le refus de l’autre ou du moins la crainte que notre identité chrétienne soit menacée. Mais tout sentiment de peur est signe de faiblesse… Essayons alors de regarder les choses en face, quitte à ce que des implications en découlent pour notre vie et pour notre foi.
Au simple regard humain, les hommes et les femmes qui viennent chez nous d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen ou d’Extrême-Orient, différents par définition, ont tous droit à notre respect ; au regard de la foi, ils sont fils du même Père, Dieu, et donc dignes de notre amour. Un premier effort s’impose alors pour les comprendre et les aider dans leur désarroi : n’ont-ils pas quitté un pays, des terres et une famille qu’ils aimaient ? N’ont-ils pas affronté les risques des voyages, des pays inconnus, d’un nouveau travail, et, pour eux aussi, d’autres traditions et croyances ?
Mais il y a encore un autre regard : celui de la foi en Jésus Christ. Cette foi nous enseigne à accueillir l’étranger, à respecter ses traditions : voyez l’exemple de Jésus, véritable juif, dialoguant avec des Samaritains, guérissant des Syro-phéniciens, respectant les lois des Romains…
La foi en Jésus a façonné nos cultures, et elle les dépasse ; si elle a créé pour nous un milieu protecteur, elle n’y est pas liée. L’homme différent qui vit dans notre immeuble, dans notre ville, peut-être au sein de notre famille, n’est pas un danger, mais une richesse. Loin de nous éloigner de Jésus Christ, il nous oblige à mieux le découvrir ; peut-être à faire mourir en nous certaines habitudes et certaines sécurités pour renaître plus conformes à l’image du Christ. Et cette image rayonnera certainement sur ceux qui l’ignorent.
Le grain doit mourir pour produire des fruits plus abondants ; la résurrection, c’est cela aussi ! Alors de quoi avons-nous peur ?