Héros d’hier et d’aujourd’hui
Pourquoi, vous demanderez-vous, dédier une couverture et un dossier au thème du héros dans ce Messager de février ? Avouons que l’idée nous est venue d’une exposition consacrée aux « héros populaires » (voir p. 34-37) et des événements récents. Lors des attentats de New York du 11 septembre dernier, en effet, nous avons découvert que des hommes et des femmes, des équipes de pompiers, se sont donnés sans compter, au risque de leurs vies, pour sauver le plus grand nombre de personnes et de biens. Et l’on a recommencé à parler de « héros », alors que ce genre d’hommes semblaient jetés aux oublietttes, pour leur substituer des « anti-héros », gens ordinaires, plus proches de nous, ou des vedettes du cinéma, de la chanson et du sport, plus flatteurs de nos goûts et de nos besoins, mais, oh combien éphémères !… Le mot héros évoque, en effet, le courage, l’endurance, la force d’âme, le don de soi, le renoncement aussi, en contradiction avec les idées courantes de vie cool, du laisser aller, de la non-directivité, du refus de l’autorité, abondamment publicisées, à l’intention des enfants et des adultes, par tous les moyens de communications, TV, magazines, BD, Internet, etc. Contrairement à ce que l’on croit, cependant, le mot héroïsme et la réalité qu’il véhicule continuent d’exister. Ils existent dans la vie quotidienne, comme en témoignent vos lettres, dans ces nombreux actes de dévouement et de courage qui ont lieu chaque jour, dans l’intimité des familles, à l’occasion d’une maladie, d’un deuil, de la lutte pour le pain quotidien. Ils sont présents dans la Bible, lors du martyr des frères Maccabées en particulier ; et le Seigneur lui-même est appelé « héros des combats », « héros sauveur », pour avoir libéré son peuple de l’esclavage. Ils existent, au sein du christianisme et des autres religions, dans le courage des martyrs qui préfèrent mourir plutôt que de renier le Christ ou leurs convictions religieuses. L’héroïsme est présent aussi chez notre saint Antoine, que saint Bonaventure, ému devant sa langue retrouvée intacte – événement que nous commémorons en ce 15 février -, nous propose comme exemple en modèle. Il existe, hélas aussi, dans toutes les formes d’ « anti-héroïsme » qui blessent, par le mépris ou par la torture, la dignité des êtres humains. Soyons alors des héros, nous aussi, mais pour le bien, à l’exemple de saint Antoine. |